Alors que la gestion de la ressource en eau est devenue un enjeu majeur, plusieurs professions s’élèvent pour demander au gouvernement l’évolution de la réglementation pour favoriser la réutilisation des eaux usées traitées. Pour la Fédération de la maintenance environnementale MAIAGE, donner la possibilité aux entreprises de l’assainissement de réutiliser les eaux usées traitées en sortie de stations d’épuration pour le nettoyage des réseaux d’eaux usées est plus que justifié aujourd’hui. Mieux, exemplaire en termes d’économie circulaire.
Aujourd’hui, à l’échelle nationale, 6 millions de m3 d’eau potable sont utilisés par an dans les hydrocureurs pour nettoyer les réseaux d’eaux usées. Un chiffre consternant et équivalent, pour exemple, à la consommation d’eau potable d’une ville comme Angers !
Durant la période estivale où la France a connu une sécheresse sans précédent, certaines entreprises du secteur de l’assainissement ont dû faire face à l’interdiction de se ravitailler en eau potable. Les conséquences du non-entretien des réseaux d’eaux usées peuvent être dramatiques à l’échelle d’un territoire. C’est un constat alarmant pour l’organisation professionnelle représentative des métiers de la Maintenance Industrielle, de l’Assainissement et de la Gestion Environnementale, MAIAGE (anciennement connue sous le nom de la FNSA), qui demande une évolution urgente des réglementations pour une meilleure gestion des ressources en eau.
L’objectif serait ainsi double et, par-dessus tout, parfaitement vertueux : réduire la consommation d’eau potable et ainsi préserver la ressource et maintenir l’entretien des réseaux d’eaux usées par le biais de la réutilisation des eaux usées traitées rejetées par les stations d’épuration.
Favoriser l’économie circulaire
Face à la sécheresse et aux températures records qui perdurent, avec des premiers jours d’automne toujours aussi secs, Yann Madeline, président de la Fédération témoigne : «Nous demandons solennellement la possibilité de réutiliser les eaux usées traitées rejetées par les stations d’épuration pour nettoyer des réseaux d’eaux usées. Aujourd’hui, la réglementation nous l’interdit. Cela découlerait pourtant d’une logique implacable. Rendez-vous compte : aujourd’hui, nous utilisons de l’eau potable pour nettoyer des réseaux d’eaux usées, alors que demain, nous pourrions utiliser des eaux usées traitées pour la même action. La boucle serait bouclée ! »
En cette période d’appel à la sobriété, la Fédération espère ainsi une évolution rapide de la réglementation. « Nous souhaitons fortement voir cela évoluer rapidement. Ce serait un formidable signal ! Pour paraphraser Winston Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge ». Nous sommes conscients du chemin à parcourir d’un point de vue législatif et réglementaire, nous sommes prêts à prendre notre part », lance encore le président.