Spécialisée dans le traitement de l’eau, l’entreprise Coldep a développé un procédé unique d’extraction des particules qui s’applique désormais aux effluents industriels. Une innovation technologique présentée lors du salon Cycl’eau d’Aix-en-Provence, et qui participe à faire avancer les projets autour de la REUT.
C’est un nouveau défi pour Coldep qui retrouve son statut de start-up de ses débuts, il y a 10 ans. Après avoir mis au point et industrialisé son procédé innovant de traitement des eaux pour le secteur de l’aquaculture, l’entreprise entrevoit désormais de nouvelles opportunités notamment dans l’industrie agroalimentaire. « Il y a 3 ans, nous avons commencé à adapter notre technologie au secteur des effluents industriels, et elle s’est avérée être extrêmement performante, notamment pour le secteur agroalimentaire très consommateur d’eau pour le lavage », explique Sébastien Latz, directeur général de Coldep. Intégrée dans le process de traitement des eaux, la technologie consiste à capter et séparer la matière organique des eaux usées pour la valoriser.
L’eau, l’air… et le vide
La technologie appelée Vacuum AirLiftTM (VALTM) utilise les propriétés du vide pour déplacer les masses d’eau dans une colonne de près de 6 m. « L’idée c’est qu’en générant du vide, on va créer un AirLift, avec des micro bulles qui vont se charger grâce à un procédé physico chimique de coagulation (sans adjonction d’additif) et se transformer en écume mousseuse en haut de la colonne. De là, la matière va être automatiquement pompée et récupérée dans un réceptacle. Le procédé va durer entre 30 min et 1 heure », reprend le dirigeant. Dans le cas concret de la première installation, une usine de production de plats cuisinés, celle-ci va traiter les 100 à 150 m3 par jour d’eaux usée qui pourront ainsi entrer dans le cadre de projets de réutilisation des eaux usées traitées, REUT. Mais la technologie offre un autre intérêt avec la récupération des résidus captés, « de la matière organique concentrée qui représente près de 300 tonnes/an de déchets, au pouvoir calorifique élevé et qui est valorisée dans un circuit de méthanisation, et ça, nous sommes les seuls à le proposer aujourd’hui », ajoute encore le dirigeant.
La REUT, en avant toute
La réglementation qui a évolué il y a quelques mois encourage désormais les industriels mais aussi les collectivités à développer et tester des projets de REUT. « Pour le traitement de l’eau, il n’y a pas de miracle, cela passe par différents procédés et techniques pour y arriver, poursuit Sébastien Latz. Nous apportons une solution technologique complémentaire qui dans le cadre de ces projets, va potentiellement permettre la réutilisation de l’eau pour des usages de lavage, d’arrosage, nettoyage de voiries… et vient quelque peu « disturber » les autres solutions existantes notamment parce que notre technologie n’a pas d’équivalent en termes de sobriété énergétique. »
En attendant, Coldep, cleantech référente dans le traitement de l’eau, vient de réaliser une deuxième levée de fonds d’un million d’euros afin d’accompagner sa croissance avec l’objectif de multiplier par 5 son chiffre d’affaires d’ici 2025, grâce au développement de sa technologie sur ce nouveau champ d’application que sont les effluents industriels.