La conférence annuelle Territoires connectés est un moment fort pour l’Arcep qui permet notamment aux élus, représentants des collectivités, opérateurs, d’échanger sur l’aménagement numérique du territoire, sur l’enjeu majeur d’apporter un accès à internet fixe et mobile partout en France. État des lieux et partage des dernière actualités suite à la dernière édition 2022 par Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep.
« Dans le cadre du New Deal mobile, le dispositif de couverture ciblée a permis de déployer 1 575 nouveaux sites dans les zones les plus mal couvertes jusqu’à présent, depuis juillet 2018, et environ 75 % des locaux sont désormais rendus raccordables à la fibre. Ce gigantesque chantier de modernisation des infrastructures doit se poursuivre, avec une amélioration de la qualité des raccordements et de l’exploitation de la fibre, notamment dans certains réseaux particulièrement accidentogènes. Aussi, au-delà des chiffres de déploiement, l’Autorité continuera à suivre les indicateurs de qualité de service des réseaux, à recueillir les alertes de l’utilisateur final, pour orienter son action de régulation. En cela, les déplacements sur le terrain de l’Arcep et les échanges constants avec les élus et collectivités sont particulièrement utiles. »
Déploiement de la fibre optique et extinction du cuivre… des chantiers de longue haleine
« Au 31 juin 2022, environ 3/4 des locaux sont éligibles aux offres FttH sur le territoire national, soit 32 millions de locaux et 16 % de plus qu’il y a un an. Les abonnements à la fibre optique sont désormais majoritaires en France. C’est toujours une forte dynamique, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2021. Sous l’effet conjugué de ces évolutions et de la perspective de l’extinction progressive du réseau de cuivre historique, dont le plan a été communiqué par orange au 1er semestre 2022, l’ensemble des acteurs s’inscrit pleinement dans le contexte de la transition technologique du cuivre vers la fibre.
Afin d’assurer que la fibre optique soit en capacité de prendre le relais du réseau cuivre dans de bonnes conditions, les travaux avec les opérateurs sur la qualité de l’exploitation des réseaux en fibre se poursuivent : animation des groupes de travail inter-opérateurs, finalisation de la campagne de terrain sur l’état des infrastructures, suivi de la mise en œuvre du plan d’action complémentaire de novembre 2021 et des annonces faites par les opérateurs en juin dernier via la FFT et Infranum, et mise en œuvre de plans de reprise des infrastructures les plus dégradées.
L’automne 2022 sera également marqué par la poursuite des travaux de révision des décisions d’analyses de marchés adoptés en 2022, définissant les obligations s’imposant au secteur.
Prochaine étape : l’analyse des réponses à la consultation publique « bilan et perspective » attendues pour la fin septembre. Et enfin, s’agissant du respect des engagements pris par les opérateurs en zone AMII et AMEL, l’Arcep poursuit actuellement l’instruction des trois saisines du gouvernement et de collectivités territoriales sur ces points. »
LES CHIFFRES : La couverture progresse en zones rurales
En connectivité fixe : 66 % des locaux sont éligibles au très haut débit filaire dans les petites villes et zones rurales au 2è trimestre 2022, et 56 % sont éligibles à la fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH). Les petites villes et zones rurales pèsent près de 2/3 des déploiements FttH depuis un an, dépassant significativement le rythme des déploiements dans les zones plus denses. Une dizaine de RIP ont atteint ou sont en passe d’atteindre le 100 % FttH, comme en Corrèze, dans la Loire, l’Aisne, le Vaucluse, l’Oise, et d’autres territoires.
En connectivité mobile : 1575 sites du dispositif de couverture mis en services, dont un peu plus de 700 entre juin 2021 et juin 2022. 2 000 autres sites doivent être ouverts dans les 2 ans à venir ; à terme, ce sont 5 000 sites par opérateur qui seront déployés dans le cadre de ce dispositif. Une dynamique ressentie au niveau de la qualité de service. Le taux de tests de débit supérieurs à 3 Mbit/s, tous opérateurs confondus, a progressé de 8 points en zones rurales en 2021, passant de 73,9 à 82,3 %. Une conséquence des efforts de déploiement des opérateurs en zones peu denses, qui vient réduire l’écart de qualité de service entre zones rurales et urbaines, sur les usages courants.