Carbone, climat, numérique, trois principaux axes prioritaires définis dans la feuille de route du nouveau président d’Indura, cluster régional dédié à l’innovation et aux infrastructures durables. Cédric Moscatelli, dans la continuité de son prédécesseur, Paul Galonnier, donne ainsi le tempo de son prochain quinquennat.
Forte de ses 134 adhérents, Indura est en ordre de marche pour répondre aux enjeux environnementaux et énergétiques, au moins pour les 5 prochaines années. Elu le 5 avril dernier, Cédric Moscatelli, qui est aussi le directeur général du Groupe CAN*, a d’abord rappelé les actions portées par l’organisation désormais au cœur de l’écosystème des travaux publics en Auvergne Rhône-Alpes. « Labellisé cluster régional en 2014, le Cluster Indura, c’est plus de 150 projets montés depuis 2010, 50 dossiers cofinancés, 110 M€ de budget investi sur les territoires et 36 M€ de fonds publics investis en 11 ans dans les domaines de recyclage des enrobés, confortement des digues, infrastructures cyclables, routes du futur, réseaux souterrains, équipements hydrogènes, BIM, risques naturels, maçonnerie d’ouvrage, géothermie, requalification des friches, réchauffement urbain, déblais inertes … », a-t-il souligné lors de son intronisation.
« Faire rayonner les savoir-faire du cluster »
Avec pour objectif d’innover ensemble pour des infrastructures d’énergie et de transport durables et intelligentes, le nouveau président intensifiera, dans le cadre de son mandat 2022-2024, l’ambition du cluster à savoir : conforter l’écosystème régional par la dynamique projets Recherche et Innovation, l’accueil de nouveaux savoir-faire et l’implantation de dispositifs à vocation nationale et internationale ; faire rayonner les savoir-faire du cluster pour favoriser le développement des membres, la visibilité internationale de la Région et l’attractivité du territoire ; intégrer les dispositifs européens de Recherche et Innovation et de valorisation ; participer à la réalisation des objectifs de l’exécutif Régional en opérant les dispositifs européens ; participer et influencer la politique d’innovation nationale à travers le Hub Innov’Infra.
« Répondre à l’urgence des transitions énergétiques »
En s’inscrivant dans une certaine continuité de ses prédécesseurs, Cédric Moscatelli et son équipe souhaitent accentuer les efforts d’innovation pour répondre à l’urgence des transitions autour des 3 axes : Carbone, Climat et Numérique.
« Limiter l’empreinte carbone de la construction à l’usage, avec par exemple la plateforme régionale I-MAST d’innovation matériaux et structures qui travaille sur le renforcement et réparation des ouvrages par composite, la vulnérabilité et durabilité des ouvrages, le recyclage des matériaux routiers et déblais et la modélisation numérique. Sans oublier le projet national DOLMEN (Développement d’Outils et de Logiciels pour la Maçonnerie Existante et Neuve) qui travaille sur une base de données des caractéristiques des matériaux, les méthodes de dimensionnement ou encore, une analyse développement durable de la maçonnerie. Un autre effort sera fait sur le développement du projet Interreg France-Suisse VADEME (Valorisation agronomique des déblais inertes du Genevois et Grand Annecy) qui vise l’optimisation technique, environnementale et économique de la gestion des déchets inertes terreux », a-t-il ainsi rappelé.
Climat et économie circulaire
Concernant le Climat, deuxième point de la feuille de route de la nouvelle équipe, Cédric Moscatelli appelle à « adapter et développer un savoir-faire pour parer aux impacts du changement, avec par exemple des projets liés à l’économie circulaire tels que le groupe I-RISK et des actions sur les ouvrages pare-pierres soumis aux charges de neige, les glissements de terrain, l’impact de la fonte du permafrost sur les infrastructures… Mais également, nous mènerons une réflexion sur l’optimisation des itinéraires modes doux avec la construction d’ouvrages neufs ou l’adaptation de l’existant, sans oublier de poursuivre la lutte contre les Ilots de Chaleur Urbains ».
Déployer les innovations numériques
Sur ce dernier point, à propos du numériques, là encore les exemples sont nombreux, « Avec notamment le projet RINA, qui étudie la faisabilité de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le contexte des risques géologiques… Mais aussi, la mise en place de la mutualisation des données du programme IDfriches, la surveillance vibratoire des chantiers, l’autonomie énergétique des stations de montagne, l’éclairage et équipements dans les tunnels…
Et pour finir, la récupération rapide de données sur site, la prise en compte des incertitudes dans la gestion des opérations liées aux risques naturels gravitaires… »
Avec ce plan d’action en 3 axes, la nouvelle mandature du Cluster Indura devrait écrire une nouvelle page de son histoire.
*Implanté à Mirmande dans la Drôme (26), le Groupe CAN s’est spécialisé dans les travaux spéciaux et difficiles d’accès. Il intervient dans le monde entier sur des projets d’infrastructure de transport (routier, ferroviaire, maritime), énergie (oil & gaz, centrales de production) et tertiaire (immeubles de grande hauteur, monument historiques).