Qu’il s’agisse de maintenance industrielle, d’hydrocurage ou de réhabilitation en sans tranchée des canalisations, Orea a choisi de miser sur des activités à forte valeur ajoutée environnementale et technique, mais aussi, sur l’innovation. Avec son nouveau robot de fraisage ultra haute pression, Orea veut démontrer une nouvelle fois la pertinence de son modèle.
L’hydro-fraisage, ou fraisage à l’eau est l’alliance du curage et de la THP, deux technologies maîtrisées par Orea. Né il y a quelques mois pour répondre à une problématique aux abords du tunnel de Ponserand (73), le premier robot d’hydro-fraisage faisait son entrée sur le marché français. Une nouvelle activité pour l’entreprise qui mise notamment sur l’innovation pour pouvoir se développer en répondant à des chantiers complexes et délicats. C’est en relevant les défis, que Vincent Ducamp, son dirigeant, espère bien saisir de nouvelles opportunités.
Un modèle résilient et diversifié
Au départ, Orea mise sur la maîtrise de la haute pression. Une technologie qui lui permet de cibler différents secteurs de clientèle, l’industrie et le secteur des réseaux humides. De l’hydrocurage, à l’inspection télévisée et test de l’étanchéité, en passant par la réhabilitation des canalisations gravitaires et sous pression en sans tranchée (chemisage), mais aussi la projection de membrane polyurée pour l’étanchéité de bassins de rétention d’eaux pluviales ou de stations d’épurations industrielles ou publiques, Orea a développé des services à la fois complémentaires mais aussi, très spécifiques. « Aujourd’hui, nous ne fonctionnons que très peu avec des accords cadre, explique Vincent Ducamp. Lorsque vous n’êtes pas connu, c’est difficile de s’imposer sur les marchés publics. La plupart du temps, les collectivités travaillent avec les mêmes entreprises référentes en France et ce modèle est difficile à changer. C’est assez frustrant car techniquement, nous sommes plus pertinents. »
Repousser les limites
« Nous sommes de petits acteurs, mais dynamiques. Nous avons développé une large gamme de spécialités, ce qui nous permet de tirer notre épingle du jeu. Et, petit à petit, les lignes avancent », confie le dirigeant. Cette diversification pousse également Orea à développer sa capacité d’innovation.Dans les métiers des réseaux, l’entreprise a aujourd’hui regroupé deux technologies, le fraisage robotisé et l’ultra haute pression, dans un robot capable de tirer jusqu’à 3 000 bars de pression dans des canalisations de 250 à 1600mm de diamètre. « La conception de cette hydro-fraiseuse est née d’une problématique, un mouton à 5 pattes que nous a confié notre client avec qui nous avions un contrat de curage », reprend le dirigeant.
A tout problème, sa solution
Au niveau du tunnel de Ponserand situé sur la commune d’Aigueblanche en Savoie, la canalisation principale d’évacuation des eaux pluviales située à 8 m de profondeur sous voirie était totalement bouchée, provoquant régulièrement des débordements sur les voies de circulation et la fermeture du tunnel. La commune subissait donc les aléas de cette situation depuis plus de 20 ans, sans pouvoir entrevoir d’autre alternative que la fermeture du tunnel durant les épisodes de pluie, et des travaux « coûteux » de remplacement du tuyau en tranchée.
Plus efficace que la technique de fraisage traditionnel, il aura fallu au total deux semaines au robot pour venir à bout du bouchon, mélange de sédiments, blocs béton mais aussi, de calcite dans la canalisation béton de ø500. S’en est suivi, une semaine de curage/polissage avant le gainage sur près de 55 m de linéaire, pour que, enfin, la canalisation retrouve ses performances en matière d’hydraulique et d’étanchéité. Pour Vincent Ducamp, pas de doutes, « c’est notre panel de compétences qui nous a permis d’accéder à ce marché. Notre solution leur a fait économiser du temps et de l’argent ! », souligne le dirigeant.
Des réseaux mal ou pas entretenus
Entretenir les canalisations, c’est aussi prévenir les inondations lors d’épisodes pluvieux dans les villes. « Malheureusement, il y a peu d’entretien préventif, c’est surtout du curatif qui pourra au final couter plus cher », lance Vincent Ducamp, habitué à intervenir dans ce type de situation. Et même si pour l’instant, Orea reste la seule entreprise en France à réaliser ce type d’opération, elle n’aspire pas à travailler en sous-traitance : « Nous sommes dans une logique d’intégration du chantier de A à Z avec un seul interlocuteur. C’est aussi ce qui fait notre force notamment en industrie, nous pouvons répondre sur toute la chaine, de l’étude à la réalisation du chantier. Et puis, même si avec l’hydro-fraisage constitue pour nous un nouvel atout, cette opération que nous sommes les seuls aujourd’hui à réaliser en France ne pourra se développer que par le bouche-à-oreille, car dans les faits, c’est un métier qui n’existe pas », conclut Vincent Ducamp, fervent militant des techniques sans tranchée.
Une nomination dans la catégorie innovation lors du salon VST
Lors du dernier salon VST organisé par la fédération du sans tranchée, le robot de fraisage équipé en ultra haute pression d’Orea a été nominé dans la catégorie innovation. Doté d’un bras robotisé équipé en Ultra Haute Pression, le robot est capable d’intervenir dans des canalisations de ø 250 à 1 600 mm. Grâce à son système de caméra, le robot peut opérer avec une précision incomparable dans des réseaux non-visitables et inaccessibles à l’homme. Béton, calcaire… Tous les dépôts empêchant le bon écoulement d’une canalisation sont ainsi détruits par hydro-fraisage Ultra Haute Pression. Pouvant atteindre 3 000 bars, ce robot est capable d’affronter les bétons les plus récalcitrants, là où l’hydrocurage se montrerait insuffisant.