Le comité de bassin Rhône-Méditerranée vient de lancer son nouveau Plan bassin d’adaptation au changement climatique pour 2024-2030. Nouvelles pistes, nouvelles solutions, mais aussi nouveaux investissements, de quoi encourager et accélérer les actions autour de la préservation des ressources en eau. Des cartes de vulnérabilité territoriales au changement climatique sont également disponibles de manière à accompagner la mise en place de stratégies locales.
Le comité de bassin Rhône-Méditerranée a confirmé l’urgence de l’adaptation au changement climatique, d’autant que la région subit déjà les effets et continuera d’être de plus en plus exposée. La mise à jour de la stratégie à 2030 du nouveau Plan bassin d’adaptation au changement climatique (PBAC) s’inscrit dans la continuité du Plan Eau national et des objectifs de réduction de 10 % des prélèvements des ressources. Un second Plan particulièrement innovant puisqu’il met en exergue 30 défis à relever, chiffrés et mesurables avec des actions concrètes pour une meilleure gestion de l’eau. Un exemple. Afin de réduire la sensibilité́ des territoires à la baisse de la disponibilité́ en eau, le plan propose ainsi 9 défis dont la réduction de 10 % des prélèvements en eau tous usages confondus, ou la réutilisation des eaux usées traitées via 250 projets. Pour limiter l’assèchement des sols, l’un des défis consiste à̀ planter 3 000 km de haies.
65 millions supplémentaires pour l’Eau
« Pour accompagner financièrement les actions à mettre en œuvre, le plan Eau prévoit une augmentation conséquente des moyens des agences de l’eau, à hauteur de 475 millions d’euros par an, ce qui a permis à̀ l’agence Rhône Méditerranée Corse de voter d’ores et déjà une augmentation de ses aides de 65 millions d’euros pour l’année 2024 », a révélé Fabienne Buccio, Préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, présidente du conseil d’administration de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Une partie, 35 millions, sera ainsi dédiée à la réduction des fuites sur les réseaux d’eau potable pour les collectivités dont les rendements moyens sont les moins performants. 25 millions seront consacrés à la réduction de la consommation en eau des industries et 5 millions à la préservation des zones humides et le développement de pratiques agricoles pour les conserver. Tout en attendant le 12e programme des agences de l’eau qui sera lui révélé fin 2024.
Des territoires plus ou moins vulnérables
Le nouveau plan vise également à mobiliser tous les acteurs à s’engager dans plus de sobriété, avec des solutions à la hauteur des enjeux. Pour cela, le plan invite ainsi à suivre 6 principes, à savoir, consommer moins d’eau, préserver et restaurer les écosystèmes, s’appuyer sur les services rendus par les sols, établir des stratégies locales, planifier les solutions de demain et utiliser le SDAGE et le PGRI comme premiers pas pour faire face au changement climatique. Mais la principale nouveauté du Plan bassin est la mise à disposition de cartes de vulnérabilités territoriales. Celles-ci mettent ainsi en exergue différents impacts comme l’assèchement des sols ou certains besoins, comme par exemple celui d’engager et d’organiser sur certains territoires, le partage de l’eau. D’autres démontreront également la perte de biodiversité, le risque croissant d’inondation, ou même, les détériorations à venir.
Le profil de vulnérabilité a ainsi été établi pour chacun des 192 sous bassin versants et seront transmis aux territoires, de manière à ce qu’ils puissent juger de la situation et engager les actions pour y remédier, comme par exemple, préserver milieux aquatiques ou infiltrer l’eau…
L’ensembles des cartes qui ont été produites sont disponibles sur : www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/eau-et-climat