La réalisation d’un chantier bas carbone, c’est avant tout une affaire de volonté commune et d’engagement en faveur de la transition écologique, celle de chacun des acteurs concernés. L’entreprise iséroise MTPe qui s’y prépare depuis plus de 3 ans vient d’achever pour Enedis l’un de ses premiers chantiers tests sur le département selon un modèle qui devrait se généraliser.
Alors qu’utiliser l’énergie électrique pour les TP reste véritablement aujourd’hui un défi, depuis plus de 3 ans, l’entreprise MTPe, filiale du groupe Réguillon spécialisée dans la pose de réseaux d’énergie, investit dans du matériel électrique qui n’émettent aucune émission de GES, pour répondre à la demande de chantiers bas carbone. Plus chers, ces matériels vont également demander une organisation supplémentaire sur le chantier pour les équipes notamment pour le rechargement. Des investissements qui expriment la volonté forte de l’entreprise d’aller sur le chemin du développement durable, également engagée depuis 2018 dans une démarche RSE tout aussi forte.
Jusqu’à 30 % de réduction de l’empreinte carbone
Ainsi, dès 2020, l’entreprise acquiert la première pelle électrique d’Auvergne Rhône Alpes. « Nous avons aujourd’hui en parc 3 mini pelles JCB électriques qui travaillent tous les jours et qui sont aussi performantes que des modèles thermiques, explique Guillaume Réguillon, directeur général de MTPe. Pour le transport des déblais, nous avons choisi des camions Scania qui roulent au gaz naturel ainsi que du matériel portatif 100 % électrique tout comme les fourgons pour les déplacements des équipes. Nous travaillons également sur l’amélioration des process notamment le recyclage qui est aussi une priorité pour nous, et cela, avec le développement de nos propres plateformes de recyclage, 4 aujourd’hui, situées dans le département de l’Isère. » Toujours autour du recyclage, l’entreprise travaille également sur la réutilisation des terres sur place, grâce à des godets cribleurs, « des matériels généralement utilisés sur de plus gros chantiers mais que nous essayons d’utiliser aussi sur de plus petits chantiers. Au total, un chantier bas-carbone, c’est une réduction de l’empreinte jusqu’à 30 % », souligne encore le dirigeant.
La transition écologique en marche
Volonté et détermination. C’est ce qui caractérise aujourd’hui le chantier qualifié de bas carbone et qui vient de s’achever à Bourgoin-Jallieu, en Isère. Pour Enedis, il s’agit de la deuxième opération de ce type dans le département, et la première qui concerne le raccordement électrique de panneaux photovoltaïques situés sur le toit de l’entreprise Décathlon. La production d’énergie 100 % renouvelable associée à des travaux de raccordement au bilan carbone réduit, le combo parfait pour le gestionnaire. « Nous avons le souhait aujourd’hui de ne réaliser que des chantiers bas-carbone », a expliqué Chris Merel, directeur Territorial Isère d’Enedis lors de la présentation du chantier. Le gain sur le bilan carbone du chantier a été évalué à 24 % selon la calculette mise en place par Enedis. « Un gain qui concerne essentiellement le réemploi des terres excavées qui sont triées sur place, qui lui-même représente près de 60 % de ces 24 % », a-t-il souligné. Gain sur le transport, le retraitement des matériaux, l’extraction de matière première… une démarche tout aussi vertueuse pour le chantier.
Une attente de plus en plus forte
Car même si ce ne sont pas les 30 ml de câbles Enedis basse tension posés à 80 cm dans une tranchée de 40 cm de largeur sans difficulté particulière en 3 jours, qui font l’originalité du chantier, « ce qui est important dans ce chantier, ce n’est pas tant la taille, mais le fait que nous en réaliserons très rapidement de plus en plus sur la région », a ainsi expliqué Chris Merel, Enedis.
MTPe, qui n’en n’ait pas à son premier chantier « bas-carbone », est prêt, et continuera à investir dans ce sens. « En nous inscrivant en scope 3, nous avons fixé de nouveaux objectifs en termes de réduction de notre empreinte carbone. Nous mettons de plus en plus en avant notre capacité à réaliser de tels chantiers lors des consultations », explique de son côté Guillaume Réguillon.
Et même s’il y a une attente de plus en plus forte dans le sens d’une décarbonation des chantiers, c’est bien aussi au niveau des donneurs d’ordres, élus, collectivités de donner l’impulsion, même si des entreprises comme MTPe restent moteur. « Car il ne faut pas oublier que réduire l’empreinte carbone a un coût, jusqu’à 40 % de plus pour un chantier bas carbone », a rappelé le dirigeant lors de l’inauguration du chantier qui avait réunis tous les acteurs du projet venus confirmer la nécessité de s’engager dans cette transition écologique.