Un 56e site de méthanisation, le 12e en Isère vient de commencer la production biométhane, avec une particularité, le site a été conçu et construit intégralement par des entreprises locales, une première pour la région.
La spécificité du projet Métha4Agri, situé à Pressins en Isère est d’être « 100% Made In Alpes ». De sa conception à sa construction, le site de méthanisation a bénéficié du savoir-faire d’entreprises locales basées en Isère ou Savoie dans une volonté d’être exemplaire en tant que circuit court et le premier pour la région. « Nous recevons des financements locaux, dès le début du projet, nous voulions que cet argent soit réinvesti localement », a ainsi souligné Henri Pegoud, président de la SAS Métha4Agri. Soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le département de l’Isère et l’Ademe, avec un accompagnement de la Banque de la Transition énergétique (Banque Populaire), le site représente un investissement de 5,5 millions.
Métha4Agri (prononcer MéthaForAgri) a un nom qui en dit long.Il signifie que la méthanisation est au service de l’agriculture et des agriculteurs. Il est ainsi alimenté par des gisements 100 % agricoles qui proviennent de quatre fermes, soit 10 500 t de fumier, lisier et résidus de culture qui sont valorisées. C’est sur cette base que le projet prend tout son sens : produire du gaz renouvelable et local grâce à la production des exploitations.
Le méthaniseur produit 9 000 MWh/an de biométhane injecté dans le réseau de gaz exploité par GRDF, soit l’équivalent de 2 250 logements neufs chauffés au gaz vert dans les communes de Pressins, Pont de Beauvoisin et Les Abrets.
La méthanisation permet également de produire un digestat, engrais organique, fertilisant naturel destiné aux parcelles des exploitations en remplacement des engrais de synthèse.
Avec ses 12 sites de méthanisation en injection dans le réseau de gaz exploité par GRDF, le département de l’Isère est en tête de la production avec 167 GWh/an de gaz renouvelable, soit déjà 15 % de la consommation en gaz des clients résidentiels.
Dès 2030, 20 % du gaz injecté dans le réseau en France pourrait être renouvelable, et 100 % en 2050.